Dans la jungle des techniques d’optimisation d’un serveur web, si vous avez une application ou un site/blog en PHP5, il existe une solution relativement simple à mettre en place : APC (pour Alternative PHP Cache).
Disponible sous forme de package PECL (PHP Extension Community Library), APC fait parti de ce que l’on nomme les « accélérateurs PHP ». Il en existe plusieurs autres :
- eAccelerator,
- XCache,
- Turk MMCache (plus maintenu),
- etc.
J’ai choisi APC pour sa facilité d’installation, mais également pour sa future intégration dans PHP 5.4 (puisque la version 6 est annulée jusqu’à nouvel ordre).
Son fonctionnement est simple : APC est un cache d’OPCode. Le code qui est lisible par un humain doit être transformé en code lisible par une machine : dans le cas de PHP, ceci est fait à la volée, pour chaque exécution de fichier. APC intercepte la phase de compilation du code, et la remplace par du code déjà généré précédemment, qui avait été mis en mémoire. On économise ainsi une étape, et donc du traitement.
Cette technique est surtout utile avec l’utilisation de frameworks : en effet, le contenu des fichiers ne change pas en phase de production, la version en mémoire est donc toujours la bonne.
Avant de l’installer, je fais un benchmark avec ApacheBench, ce qui me permettra de faire une comparaison une fois le cache activé.
PHP & Apache Benchmark sans APC
Note : le test a été réalisé en local sur la page d’accueil d’un blog WordPress. Apache peut fournir ici 111 requêtes par serconde.
Installation d’APC
La dernière version stable au moment où j’écris cet article est la 3.1.6. Pour commencer, il faut installer les paquets « php-pear » et « php-devel » car PECL en a besoin. Une fois installés, il suffit d’y aller gaiement avec la commande « pecl install apc ».
Installation d'APC via PECL
Note : il se peut que l’installation pose une ou deux questions. Si vous ne savez pas, laissez les valeurs par défaut.
Configuration
Il reste à activer APC pour qu’il soit chargé au lancement d’Apache. Il est possible d’ajouter la ligne suivante dans le php.ini :
extension=apc.so
Pour ma part, j’ai l’habitude de dissocier chaque fonction : j’utilise un fichier apc.ini qui charge APC, et qui contient les paramètres de configuration. Il se trouve dans /etc/php.d/
extension=apc.so
apc.shm_segments= »1″
apc.shm_size= »128″
apc.stat= »0″
apc.filters= »wp-admin »
La première ligne permet de charger l’extension, puis je déclare un segment de 128 Mo de cache. Le paramètre apc.stat positionné sur false indique qu’il ne faut pas vérifier si le code PHP a changé. Si vous êtes en phase de maquette/pré-production, vous pouvez le mettre sur 1, de telle façon qu’APC ira chercher quels fichiers sont modifiés depuis la dernière exécution.
Enfin, apc.filters me permet d’exclure le répertoire wp-admin de mon blog pour la mise en cache. Les paramètres seront pris en compte au prochain redémarrage d’Apache.
C’est le moment de refaire un benchmark pour voir le résultat :
PHP & Apache benchmark avec APC activé
Ici, on peut noter une différence relativement importante : 6 fois plus de requêtes simultanées possibles sur le même serveur. Ne vous réjouissez pas trop vite, cela dépend de pas mal de facteurs !
Interface d’administration
Il existe une interface web toute prête qui vous permettra de consulter les statistiques d’utilisation de votre/vos instance(s) APC. Il faut copier le fichier /usr/share/pear/apc.php dans un répertoire qui est publié par le serveur web. Voici le résultat :
Dashboard APC : statistiques et debug
Si vous voulez protéger l’accès à cette interface, il suffit d’éditer le fichier apc.php, et d’y modifier les identifiants par défaut :
Identifiants par défaut
A noter qu’il est tout à fait possible d’associer APC et Memcached sur le même serveur : les deux systèmes sont totalement différents et n’assurent pas les mêmes fonctionnalités.
La documentation du paramétrage d’APC se trouve sur la page : Runtime Configuration.